Texte écrit par Alain :
---
Elle était rouge, et pourquoi elle ? sans doute une bicyclette, mais moi je l'appelais un vélo, donc il. Allez on recommence.
Il était rouge et je le retrouvais tous les ans aux grandes vacances soigneusement rangé dans la grange de mes grands-parents, pendu à un énorme clou planté dans une poutre, la chambre à air dégonflée bien sûr! pensez, un an sans servir.
Un coup de pompe pour insuffler de l'air et le pneu reprenait vie. Enfin presque... généralement il était crevé. La réparation était de rigueur. Démontage de la roue en dévissant les papillons, un coup de manche de cuillère en guise de démonte-pneu, une bassine d'eau et le repérage de la crevaison grâce à la myriade de petites bulles. Grattage de l'endroit du trou avec une petite râpe, un peu de colle qu'il fallait laisser sécher et une rustine dont on devait décoller la pellicule de protection avant de l'appliquer fortement sur le caoutchouc. À nouveau un coup de pompe et une nouvelle vérification des fuites dans la bassine avant remontage.
Ce vélo c'était l'évasion, je parcourais la campagne environnante jusqu'au vieux moulin dont les ailes tournaient à faible allure grâce à un souffle éolien. Souvent ce vent chaud comme le foehn distillait une fragrance de genêt qui marquait ce lieu d'une odeur caractéristique. Je me laissais aller à rêver et buller jusqu'à en oublier qu'il était l'heure de rentrer.
J'aimais beaucoup ce coin de campagne, j'y venais également après la pluie dès que le soleil sortait. Il montait alors un peu de brume qui se dissipait dans l'air vaporeux. J'ai encore dans les narines toutes ces odeurs colportées par le vent. J'avais dix ans.
Il était rouge et je le retrouvais tous les ans aux grandes vacances soigneusement rangé dans la grange de mes grands-parents, pendu à un énorme clou planté dans une poutre, la chambre à air dégonflée bien sûr! pensez, un an sans servir.
Un coup de pompe pour insuffler de l'air et le pneu reprenait vie. Enfin presque... généralement il était crevé. La réparation était de rigueur. Démontage de la roue en dévissant les papillons, un coup de manche de cuillère en guise de démonte-pneu, une bassine d'eau et le repérage de la crevaison grâce à la myriade de petites bulles. Grattage de l'endroit du trou avec une petite râpe, un peu de colle qu'il fallait laisser sécher et une rustine dont on devait décoller la pellicule de protection avant de l'appliquer fortement sur le caoutchouc. À nouveau un coup de pompe et une nouvelle vérification des fuites dans la bassine avant remontage.
Ce vélo c'était l'évasion, je parcourais la campagne environnante jusqu'au vieux moulin dont les ailes tournaient à faible allure grâce à un souffle éolien. Souvent ce vent chaud comme le foehn distillait une fragrance de genêt qui marquait ce lieu d'une odeur caractéristique. Je me laissais aller à rêver et buller jusqu'à en oublier qu'il était l'heure de rentrer.
J'aimais beaucoup ce coin de campagne, j'y venais également après la pluie dès que le soleil sortait. Il montait alors un peu de brume qui se dissipait dans l'air vaporeux. J'ai encore dans les narines toutes ces odeurs colportées par le vent. J'avais dix ans.
Alain Montavid